法兰西,诗歌的圣国!在法国巴黎圣母院举行重新开放仪式上,奥斯卡影后法国著名演员玛丽昂•歌蒂亚和马友友同台,深情朗诵了法国作家雨果的名诗《桥》,我试译如下/France, Truly a nation of poetry! At the reopening ceremony of Notre Dame Cathedral in Paris, France, Oscar-winning actress Marion Cotillard and cellist Yo-Yo Ma shared the stage and delivered a heartfelt recitation of French writer Victor Hugo's poem “The Bridge.”
《橋》(1852)
雨果
我凝視着黑暗,那最令人恐懼的深淵
其中萬籟俱寂,我感到自己彷彿被吸入
這無聲無盡的深淵中溺亡。
遙遠處,在那如被壓制的陰影之外
宛若一顆黯淡的星辰,我瞥見了神性。
我呼喊道:“我的靈魂,我的靈魂啊,
你必須穿越這無邊無際、無礁無岸的深淵,
就在今夜,奔向神的方向,
越過這無盡拱橋的盡頭。
可是,誰能建造它?無人能及!
最恐怖的深淵啊!噢,哀哭吧!”
就在我仍敬畏地注視它時,
一個幽靈般蒼白的的身影驚現在我面前,
那身影宛如一滴新落的淚水;
額間如處子般潔凈,雙手柔如稚童;
他的白潔如純凈的百合花;
光芒從他交握的雙手間閃耀。
他指向那幽深的深淵,塵土的歸宿,
那深淵深邃不測,再無回聲返響。
他說:“若你願意,我將為你建橋。”
我凝視着那蒼白的陌生人,
問道:“你叫什麼名字?”他回答:“祈禱。”
THE BRIDGE (1852)
VICTOR MARIE HUGO
I GAZED on darkness where the pit most dread
Yawned from its shoreless depth unfathoméd.
Therein nought stirred. I felt as one drawn down
Within its silent endlessness to drown.
Far off, beyond the shadow as though quelled
Like a dim star, the Godhead I beheld.
I cried: "My soul, my soul, thou must pass o'er
This endless gulf that hath nor shoal nor shore,
And this same night ev'n unto God must wend
Over a bridge of arches without end.
Nay, who can build it? None. Most dreadful pit!
O weep!" While still I gazed in awe on it,
A ghostly form and pale before me stept
That had the seeming of a tear new wept;
A virgin's brow, a child's soft hands were his;
And white he was as a pure lily is;
Light was where he clasped hands. He showed where loomed
The hollow pit whereto all dust is doomed,
So deep that thence no voice sounds back again,
And said, "Thy bridge I'll build, if thou be fain."
And on the pallid stranger I did stare.
"What is thy name?" said I. He answered "Pray'r."
LE PONT (1852)
Victor Hugo
J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme
Qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime
Était là, morne, immense ; et rien n’y remuait.
Je me sentais perdu dans l’infini muet.
Au fond, à travers l’ombre, impénétrable voile,
On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m’écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît,
Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des millions d’arches.
Qui le pourra jamais ? Personne ! Ô deuil ! effroi !
Pleure ! — Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetai sur l’ombre un œil d’alarme,
Et ce fantôme avait la forme d’une larme ;
C’était un front de vierge avec des mains d’enfant ;
Il ressemblait au lys que sa blancheur défend ;
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière.
Il me montra l’abîme où va toute poussière,
Si profond que jamais un écho n’y répond,
Et me dit : — Si tu veux, je bâtirai le pont.
Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
— Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : — La prière.
沒有留言:
張貼留言